lundi 9 mai 2016

La vallée de la Qadisha

Pour la dernière semaine au Liban de Mélissa, on a décidé d'aller visiter la vallée de la Qadisha, ou Vallée Sainte, un peu au nord de chez nous.

C'est une superbe vallée très encaissée et qui a la particularité d'abriter plein de petits monastères et de chapelles aménagées dans d'anciennes grottes.
Autrefois c'était un lieu où vivaient beaucoup d'hermites et c'est aussi là que les chrétiens maronites se sont réfugiés lors des persécutions. C'est pourquoi on l'appelle la Vallée Sainte.

Aujourd'hui il n'y a plus qu'un hermite (un colombien qui a fait voeu de silence dans une mini chapelle perdue au fin fond de la vallée) mais il reste encore de nombreuses chapelles et trois monastères que l'on peut visiter.
C'est un de mes endroit préféré du Liban et il y a quelques années, j'ai fait un stage de sauvegarde du patrimoine dans le village de Bcharré qui surplombe la vallée donc je connais bien le coin !

Comme c'était la dernière semaine de Mélissa, on n'avait pas beaucoup de temps alors on a fait une visite assez brève...
On est arrivées le lundi après midi à Bcharré, on a posé nos sacs à l'auberge de jeunesse (où le patron excécrable nous a montré nos lits et demandé nos passeports avec rudesse), puis on s'est baladées dans les petites rues en pente et on a fini dans un restaurant (désert) où on a mangé plein de mezzés.
Le lendemain on s'est levées tôt et on est descendues dans la vallée à pied. On a visité deux monastères et deux petites chapelles (dont celle du colombien) avant de remonter (avec effort !) vers le monde réel.
Il n'y a pas vraiment de mots pour décrire ce qui se dégage de cet endroit. Il faut y aller pour comprendre.
Je me contenterais de dire que c'est très beau :-)

Ensuite on a pris le bus qui nous a ramenées à Jbeil, on a remangé plein de mezzés dans un resto (bien animé cette fois-ci) et on a dormi à la maison de Aamchit pour pouvoir manger des kneffés le lendemain matin au petit dej' (je n'ai pas encore trouvé comment décrire les kneffés alors je vais juste dire que c'est délicieux mais très sucré ).


A l'interieur de Mar Elicha, premier monastère sur notre chemin


Balise du LMT !










mardi 5 avril 2016

Jabal Moussa

Depuis le 21 Mars, on a la visite de Mélissa, ma cousine (la petite dernière des cousins Zehner première génération). Et quand on a de la visite, on visite ! Ou plutot on en profite tout ce qu'on veut faire (ou re-faire) depuis longtemps et qu'on a jamais le temps de faire (ou refaire).

Alors, vendredi dernier on a été se balader dans Jabal Moussa (la montagne de Moise), une réserve naturelle à coté de chez nous.  L'avantage de cette réserve c'est qu'elle est préservée :-) Il n'y a pas de déchets, les sentiers sont clairs, il y a des balises et de temps en temps il y a même des panneaux explicatifs pour mettre en valaurs des constructions (escalier romains, citernes, maisons traditionnelles) ou des fleurs. Autant dire que c'est du luxe !

C'est aussi un vrai projet porté par une association de protection de la nature qui fait de la sensibilisation environnementale aux villages autour de la réserve et qui cherche à promouvoir les recettes traditionelles et l'économie locale en vendant les mounes (préparations pour l'hiver : confitures etc.) de ces villages nottament au marché où on vend le samedi. A une époque, leur stand était à coté du notre, ils sont très sympas.
Ils ont aussi publié deux petits livrets répértoriant brièvement les fleurs et arbres de la réserve disponibles gratuitement. Livrets grace auquels je peux vous dire que ce jour là, on a vu beaucoup d'Anthémis de Chios !

Même si c'est pas très grand, la balade nous a pris un peu plus que trois heures et on a reussit à se sentir seules au monde dans un champs illuminé par les rayons dorés du soleil couchant.
Et comme c'est le printemps, les bords des rochers étaient recouverts de petites fleurs blanches qui ressemblent à des paquerettes et on voyait au loin les montagnes enneigées de Faraya (là ou les libanais vont faire du ski en hiver). Un régal !





jeudi 17 mars 2016

Le doux bruit des gouttes de pluie

Aujourd'hui il pleut. En arabe, c'est "elle" ( la nature) qui pleut.

Ça faisait longtemps qu'on l'attendais cette pluie, depuis plusieurs semaines je voyais le sol s'assécher, la terre se lézarder et les plantes se flétrir. Et cette nuit, enfin, le doux bruit de l'eau nous a bercé jusqu'au matin. Ça nous a même donné une excuse pour trainer un peu au lit, blottis dans les couvertures en buvant du thé brûlant, et puis d'accueillir les chats tout mouilles venus miauler piteusement devant la fenêtre. Deux petites boules de poils ébourrifés qui se sont ensuite méticuleusement lavés l'un l'autre, en ronronnant gaiement et en nous regardant de temps en temps du coin de l'oeuil jusqu'à ce qu'on se décide à se lever.
Raed est ensuite parti affronter courageusement le déluge pendant que je me resservais une tasse de thé.

La pluie ici est attendue. Comme il ne pleut pas du tout en été et qu'il fait très chaud, c'est pendant les autres saisons que les sources se remplissent. C'est d'ailleurs le même mot pour "hiver" et pour "pluie" : el chetté.
Quand il pleut ici c'est tellement beau et en même temps tellement bref, qu'on n'a pas vraiment le temps d'en avoir marre. Généralement on la voit arriver, la pluie, il y a certains signes avant coureurs, il fait plus chaud, il y a des nuages particuliers et puis elle est dans toutes les conversations ("La pluie arrive !"). Après plusieurs jours d'attente, elle est effectivement là. D'un coup les nuages envahissent le ciel, le tonnerre gronde et de gros rideaux de gouttes traversent le paysage qui semble boire ces perles sacrées avec délice.
Même avec tout le bruit que fait l'eau on entend le silence s'installer dans les montagnes. Le temps est comme arrété, on ne peux plus travailler, on écoute, on regarde, on souffle, un peu, on respire cet air terreux, humide, rafraichi. On voit la nature respirer, enfin. Des cascades apparaissent sur le flanc des montagnes, au loin, minces filets blancs sur les pentes ocres. Même éloignés on ressent la force de ces chutes éphémères.

Cette fois ci ca aura duré trois jours, avec de la pluie non-stop et des chats dépités, profitant du déluge pour se réfugier près du poêle, à nos cotés.

En hiver, souvent, quand les nuages se poussent après les tempêtes, on peut voir un peu de sucre glace gelé sur les sommets. C'est la neige. Celle qui permettra, en fondant doucement, aux sources de se recharger.
C'est grâce à ces pluies, à ces neiges que la végétation du Liban fait la fierté des libanais. Le Liban, un pays sec ? Non mon cher, le Liban est vert !

vendredi 11 mars 2016

L'hiver à Lassa

Que les choses soient claires, à Lassa, on ne s'ennuie pas !
Vu que c'est une question qu'on me pose souvent, je tenais à préciser :-)
Pour celui qui décide de vivre de la terre ( je parle de Raed bien sur), le travail ne manque pas. Je n'exagère pas si je dis qu'en ce moment, il est occupé du lever (7h) au coucher (18h) du soleil: jus de pomme, préparation des buttes, remise en état de la serre, traitements, desherbage etc.
De mon coté je travaille sur plusieurs projets : petit studio en paille pour Maria dans le sud du Liban, organisation d'un workshop d'enduits terre, serre en bouteilles en plastique et yourte.
Quand je suis bloquée (comme par exemple maintenant ou je n'ai pas d'ordi), je prépare la terre pour un petit jardin fleuri, je lis, je dessine, je fais du ukulélé, du yoga etc. Tous les jours je fais aussi une petite leçon d'arabe avec mon cahier d'écolière que je tente ensuite tant bien que mal de mettre en pratique...
Le temps est plutôt agréable, il fait beau et le soleil est chaud, par contre, le soir ça se rafraîchis et on passe toujours nos soirées au coin du poêle dans notre petite chambre d'hiver.
Je vous mettrais des photos dès que j'aurais récupéré l'ordi!

mardi 10 novembre 2015

Parce qu'il faut bien commencer par quelque chose


Alors voila, ça c'est chez nous !
Enfin, plutot c'est la vue depuis chez nous sur les montagnes autour et sur Qartaba ( "bar-tabac" pour les intimes), Bartabac c'est LE village le plus proche en voiture, avec tout plein de commoditées, c'est, par exemple, de là que nous vient notre connection internet, eh oui ! Il y a aussi des forens, pour manger des m'neichs fraiches, plusieurs épiceries, un petit dispensaire pour les urgences médicales, un service d'immigration etc. C'est donc un assez gros village (même s'il est deserté en hiver comme tous les autres villages de la vallée).